LES PRENOMS : origines, significations, inventions...

Albert

Origine : Germanique.

Signification : Noble, brillant.

Remarque : Albert Camus, écrivain français (Mondovi, aujourd'hui Deraan, Algérie, 1913 - Villeblevin, Yonne, 1960). De son pays natal, il conserva toujours, vivante en lui, la luminosité, source de réconfort, dont l'évocation nostalgique ou ardente confère une densité toute particulière à son œuvre. Une tuberculose précoce interrompit sa carrière universitaire ; il s'occupe alors de théâtre, puis de journalisme, écrit l'Envers et l'Endroit (1937) et se rend en France (1938), où il publie Noces la même année. Mais c'est un roman, l'Étranger, et un essai, le Mythe de Sisyphe (1942), proclamant l'absurdité du destin de l'homme, qui forment le premier volet de son œuvre. Appelé par Pascal Pia au journal Combat à la Libération, il y publie de 1945 à 1947 des éditoriaux, plus tard réunis dans Actuelles (1949 - 1958). Au thâtre, il donne le Malentendu (1944) et Caligula (1945), puis il revient au roman et publie la Peste (1947), procès de la haine, où il découvre que "ce qui est naturel, c'est le microbe", suivie de chroniques et d'essais hostiles au communisme (l'Homme révolté, 1951) qui forment le deuxième volet de l'œuvre, dont le troisième, essentiellement constitué de la Chute (1956), éclaire le difficile cheminement de l'auteur : l'aveu est dangereux. Outre l'Été (1954) et l'Exil et le royaume (1957), ainsi que ses adaptations à la scène d'auteurs étrangers et ses propres créations (l'État de siège, 1948 ; les Justes, 1949), Camus livre encore dans ses Carnets (1961 - 1964) ses hésitations d'homme qui a adopté, à travers ses héros, une attitude de révolte qui s'oriente cependant vers les plus hautes valeurs spirituelles. Prix Nobel de littérature en 1957.

Albert Einstein, physicien américain d'origine allemande (Ulm 1879 - Princeton 1955). Après des études secondaires peu brillantes au lycée de Munich, il entre en 1896 à l'Institut polytechnique de Zurich. Il trouve en 1902 un emploi à l'Office fédéral des brevets de Berne. Les loisirs que lui offrent cette situation modeste lui permettent de réfléchir aux grands problèmes que pose la physique contemporaine. En 1905, il publie 5 mémoires dans Annalen der Physik, revue scientifique allemande. Le deuxième établit, à partir de l'étude de l'effet photoélectrique, l'existence de ce qu'on appellera plus tard le "photon". Il est à l'origine de la théorie quantique. Le troisième est une application du calcul des probabilités au mouvement brownien, dont il établit la théorie. Le quatrième expose une des découvertes les plus importantes de la physique du début du siècle : la relativité restreinte. Einstein y démontre qu'il est possible de résoudre l'apparente incompatibilité de l'électrodynamique de Maxwell et du principe de relativité énoncé par Galilée en révisant les notions physiques d'espace et de temps. Dans le cinquième mémoire, Einstein développe l'idée nouvelle de l'équivalence entre masse et énergie ; c'est là que se trouve la fameuse formule E = mc².

Bien qu'il soit, par un article publié en 1917, à l'origine des travaux de De Broglie et d'Heisenberg, et bien qu'il considère lui-même la théorie quantique comme "la théorie la plus réussie de notre temps", Einstein n'acceptera jamais complètement l'interprétation probabiliste de l'école de Copenhague, à laquelle il reproche d'abandonner l'idée de déterminisme. En 1921, il reçoit le Prix Nobel de physique pour sa contribution à l'étude de l'effet photoélectrique (et non pour la théorie de la relativité, encore controversée).

Einstein a mené une vie de "voyageur solitaire". Après des séjours à Prague, à Berlin, à Paris et en Belgique, il accepte la première chaire de professeur à l'Institute for Advanced Study de Princeton, où il travaille à l'élaboration d'une théorie universitaire, synthèse de la gravitation et de l'électromagnétique, sans jamais y parvenir vraiment.

Einstein a toujours pris des positions publiques sur les grands problèmes de son époque, que ce soit à propos de l'existence de l'État d'Israël, de l'Union soviétique, de la lutte contre le nazisme ou de la fabrication d'armements nucléaires. Il devient, en mai 1946, président du "Comité de vigilence des savants atomistes". Jusqu'à sa mort, en 1955, il luttera activement contre la prolifération des armes nucléaires.

Saint Albert le Grand, théologien et philosophe souabe (Lauingen, Souabe, vers 1200 - Cologne 1280). À Paris, puis à Cologne, Albert le Grand tenta de diffuser la pensée d'Aristote, qui était alors interdite par l'Église. On lui attribue la découverte de l'acide nitrique.

Le Grand Albert et le Petit Albert, ensemble de textes de magie abusivement attribués à Albert le Grand. Le Grand Albert est constitué par des textes authentiques, mutilés et adultérés. Le Petit Albert est un recueil apocryphe de formules, recettes, images où magie et sorcellerie se mêlent.

Albert Ier de Habsbourg (vers 1255 - Brugg, Argovie, 1308), duc d'Autriche et roi des Romains (1298 - 1308). Fils aîné de Rodolphe Ier de Habsbourg, il enleva l'empire à Adolphe de Nassau, tué à la bataille de Göllheim (1298). Son alliance avec Philippe le Bel lui valut la défaveur du pape Boniface VIII, qui ne le reconnut qu'en 1303. La maison des Přemyslides étant éteinte, il attribua le fief bohémien à son fils Rodolphe (1306).

Albert II de Habsbourg, le Sage ou le Boiteux (1298 - 1358), duc d'Autriche (1330 - 1358).

Albert III de Habsbourg à la Tresse (Vienne 1349 - Laxenburg 1395), fils du précédent, successeur de son frère Rodolphe IV mort en 1365, duc d'Autriche en 1379, tige de la branche Albertine de la maison de Habsbourg.

Albert IV de Habsbourg le Merveilleur ou le Patient (1377 - 1404), fils du précédent, duc d'Autriche (1395 - 1404).

Albert V de Habsbourg l'Illustre (1397 - Neszmély, Hongrie, 1439), fils du précédent, duc d'Autriche en 1404, devenu roi de Bohême et de Hongrie (1437) sous le nom d'Albert Ier, et roi des Romains sous le nom d'Albert II.

Albert (Wiener Neustadt 1559 - Bruxelles 1621), archiduc d'Autriche, fils de l'Empereur Maximilien II. Cardinal, archevêque de Tolède (1595), gouverneur des Pays-Bas (1596), il épousa, en 1599, après avoir été relevé de ses vœux, l'infante Isabelle, fille de Philippe II, souveraine des Pays-Bas.

(Rubens)

Albert, archiduc d'Autriche (Vienne 1817 - Arco 1895). Commandant en chef en Italie en 1866, il fut vainqueur à Custoza (24 juin). Après Sadowa, il reçut le commandement des forces autrichiennes opérant en Bohême.

Albert Ier (Bruxelles 1875 - Marche-les-Dames 1934), roi des Belges (1909 -1934). Il succéda en 1909 à son oncle paternel, Léopold II. Admirablement secondé par la reine Élisabeth, princesse bavaroise qu'il avait épousée en 1900, il sut défendre l'honneur et le sol de la Belgique lorsque les armées allemandes, au mépris de la neutralité belge, envahirent son territoire en août 1914. il prit alors le commandement de l'armée belge. La résistance de Liège, d'Anvers, ainsi que la collaboration avec les armées alliées, lui valurent le surnom de "roi chevalier".

La médaille du roi Albert, décoration belge créée en 1919.

Albert Ier de Ballenstädt l'Ours (Vers 1100 - Stendal 1170), premier margrave de Brandebourg (1134 - 1170). Il fut le premier grand artisan de la marche allemande vers l'elbe (Drang nach Osten).

Albert de Brandebourg (Ansbach 1490 - Tapiau 1568), premier duc de Prusse. Grand maître de l'ordre Teutonique (1511), il sécularisa ses biens et passa au luthérianisme. Par l'accord de Cracovie (8 avril 1525), il fut reconnu comme duc héréditaire de Prusse.

Albert de Hohenzollern (1490 - Mayence 1545), cardinal, fils de Jean, Électeur de Brandebourg. Archevêque de Magdeburg et de Mayence, l'affaire des Indulgences l'opposa à Luther, qu'il ménagea pourtant.

Albert, prince consort du Royaume-Uni, deuxième fils du duc de Saxe-Cobourg-Gotha (Rosenau, Thuringe, 1819 - Windsor 1861), il épousa, en 1840, la reine Victoria Ire.

Honoré Charles Grimaldi, prince de Monaco sous le nom d'Albert Ier (Paris, 1848 - id. 1922). Océanographe, il dirigea des croisières (Atlantique, Méditerranée), fonda l'Institut océanographique (à Paris) et le Musée océanographique (à Monaco).

Albert (Dresde 1828 - Sibbyllenort 1902), roi de Saxe (1873 - 1902).

Albert III de Mecklembourg (Vers 1340 - Doberan 1412), roi de Suède (1363 - 1389). Il fut détrôné et emprisonné (1389 - 1395) par Marguerite, reine de Danemark et de Norvège.

Albert Ier, archevêque de Mayence (1111 - 1137). Négociateur du concordat de Worms, il reçut du pape Calixte II le titre de "légat de Germanie".

Albert de Buxhoeveden (près de Brême vers 1160 - Riga 1229), évêque de Livonie (1199). Il créa l'ordre militaire des chevaliers Porte-Glaive en 1202.

Albert de Saxe ou de Helmstedt, savant (1316 - Halberstadt 1390). Recteur de la Sorbonne (1353), de l'université de Vienne (1365), il est l'auteur de nombreux ouvrages scientifiques et philosophiques.

Albert François Decombe, dit Albert, danseur et chorégraphe français (Bordeaux 1787 ou 1789 - Fontainebleau 1865). Enthousiasmé par la danse de Vestris, il entra à l'Académie impériale de danse de Paris (1803), où il fut premier danseur (1817 - 1835) et chorégraphe (1829 - 1842). Il devint célèbre dans toute l'Europe.

Le lac Mobutu, ancien lac Albert ou Albert-Nyanza, lac de l'Afrique équatoriale, aux confins de l'Ouganda et du Zaïre, à 618 m d'altitude ; 4 500 km² environ. Il appartient au bassin du Nil, recevant par la branche-mère de ce fleuve des eaux du lac Victoria.

Albert (80300), chef-lieu de canton de la Somme, sur l'Ancre, au N.-E. d'Amiens ; 11482 hab. (Albertins). Appelée jusqu'en 1620 Ancre, la ville fut ravagée au cours des guerres. Machines-outils.

Le canal Albert, canal de Belgique, entre Liège et Anvers, qui rejoint la Meuse à l'Escaut ; 129 km. Il est accessible aux convois poussés de 9 000 tonnes et dessert les régions industrielles de Liège et de la Campine.