LES PRENOMS : origines, significations, inventions...

Adolf

Origine : Germanique.

Signification : Noble loup.

Remarque : Adolf Hitler, homme d'État allemand (Braunau, Haute-Autriche, 1889 - Berlin, 1945). Fils d'un douanier autrichien, il se rend à Vienne (1907) pour faire des études artistiques. Refusé par l'Académie des beaux-arts, il y mène une existence misérable. Sa rancœur le rend sensible aux thèses pangermanistes de Georg von Schönerer, ainsi qu'à celles du mouvement social-chrétien de Karl Lueger. Installé à Munich en 1913, il s'engage dans l'armée bavaroise en 1914 et est à la fin de la guerre gasé et momentanément aveugle. De retour à Munich, il adhère en 1919 au parti ouvrier allemand qu'il rebatise en févr. 1920 "parti ouvrier allemand nacional-socialiste". Il en élimine le président, Anton Drexler, en 1921, et impose le "Führer-prinzip", c'est-à-dire sa dictature personnelle. Il crée alors avec Röhm l'organisation paramilitaire des sections d'assaut (SA). Il tente un putsch à Munich (9 nov. 1923) qui échoue et fait interdire son parti ; cet échec lui confère cependant une notoriété nationale. En prison durant neuf mois, Hitler y dicte Mein Kampf, écrit biographique et politique où il développe les idées fondamentales du national-socialisme. Dès 1925, il est résolu à établir sa dictature par les voies combinées de la démocratie et de la terreur. Il met à profit le développement du chômage, la crise de 1929, l'humiliation de l'Allemagne par les vainqueurs de la Première Guerre mondiale et se pose en sauveur de la patrie. Il y a au Reichstag 12 députés nationaux-socialistes en 1928, 107 en 1930. Hitler, qui se présente à l'élection présidentielle contre Hindenburg (1932), échoue. Mais il est soutenu par 230 députés nazis élus cette année-là, et Hindenburg se résout à le nommer chancelier (30 janv. 1933). Hitler impose en une année la dictature nationale-socialiste, orchestrant une série de provocations dont, sans doute, l'incendie du Reichstag (27 févr.), qu'il impute aux communistes.

L'"ordre nouveau" instauré en Allemagne repose sur l'esprit de revanche contre les puissances occidentales, sur la volonté de conquérir l'"espace vital" nécessaire aux Allemands, considérés comme une "race supérieure", et sur la haine du marxisme et des Juifs. Hitler parvient à faire adhérer à un consensus nationaliste et chauvin toutes les classes de la société et à obtenir la collaboration de la grande bourgeoisie industrielle et financière, à laquelle il sacrifie les SA, qui représentaient encore la tendance "socialiste" de son parti : ceux-ci sont massacrés pendant la "Nuit des longs couteaux" (30 juin 1934). Il devient président du Reich à la mort de Hindenburg (août 1934). En politique extérieure, il impose aux puissances occidentales le réarmement de l'Allemagne et une série de coups de force dont la réoccupation de la Rhénanie (7 mars 1936). Fort de l'alliance avec l'Italie, il annexe l'Autriche (Anschluss, 13 mars 1938) et contraint les dirigeants occidentaux à signer les accords de Munich (29 - 30 sept. 1938) prévoyant l'annexion du territoire des Sudètes. Après la signature du pacte germano-soviétique (23 août 1939), il envahit la Pologne (1er sept.) et déclenche ainsi la Seconde Guerre mondiale. Servi par un état-major de grands stratèges, il remporte des succès rapides contre la Pologne, puis contre la France et dans les Balkans. Il acquiert peu à peu le sentiment qu'il est infaillible, ce qui le conduit à commettre de graves erreurs pendant la guerre germano-soviétique. Le revers de Stalingrad (2 févr. 1943) et l'ouverture d'un "second front" en Normandie (6 juin 1944) sonnent le glas de sa domination en Europe. Usé nerveusement, Hitler est alors dans un état proche de la folie. Il n'est que légèrement atteint par la bombe placée dans son Q.G. par les conjurés militaires qui veulent l'abattre pour éviter la destruction totale de l'Allemagne (20 juil. 1944). Encerclé par l'Armée rouge à Berlin et reclus dans l'abri bétonné aménagé sous la chacellerie, il épouse sa maîtresse, Eva Braun (29 avr. 1945), et lègue le même jour ses pouvoirs à l'amiral Dönitz. Il se suicide le 30 avril.